Quelques bonnes pratiques de la mode responsable
Compliqué pour une des industries les plus polluantes (2ème ou 6ème selon les classements). Qu’est qui fait que cette industrie pollue ? Plusieurs choses.
En premier lieu, on peut citer sa consommation en énergie. Par exemple, fabriquer un t-shirt consomme 2 700 litres d’eau. C’est 4% de l’eau potable disponible dans le monde qui sert à produire nos vêtements et autres chaussures. Le fait que l’essentiel des vêtements produits le soient en Asie, ajoute au bilan carbone de nos articles.
Ensuite, il y a bien évidemment la surconsommation de vêtements. La mode dite « fast fashion » et ses trop nombreuses collections font que trop de vêtements sont produits. Un adage de la mode circulaire est que le meilleur vêtement est celui qui n’est pas produit. Plus facile à dire qu’à faire. Les invendus de nos pays surconsommateurs échouent malheureusement sur les côtes de pays défavorisés à commencer par le Ghana (Afrique de l’Ouest).
Enfin, il y a notre propre consommation. L’accumulation de vêtements non portés qui, même déposés dans une boîte de recyclage, échoueront fort probablement dans l’un des pays que nous traitons comme des « poubelles du monde ». Avez-vous remarqué que de plus en plus de marques facturent les retours ? Ceci pour une bonne raison. Avec les frais de livraison offert à partir de seuil très bas (50€) et des retours gratuits, nombre de personnes commande la taille qu’elles pensent être la bonne, celle qu’elles aimeraient être la bonne et parfois même, celle « au cas où » les 2 premières n’iraient pas. Imaginez les aller-retour de colis. À l’heure où il y a un guide des tailles et où l’on peut contacter la marque, le mieux reste de prendre le maximum de précaution avant de passer à l’achat en ligne. Et l’idéal absolu reste d’aller voir le commerçant local qui vous permet d’essayer le produit avant son achat.
Alors que peut-on faire à notre échelle ? Nous, consommateurs mais aussi nous, boutiques, nous créateurs. Chez Soly & Les Minots, nous proposons une mode circulaire notamment grâce au système de consigne de vêtements. C’est-à-dire que les vêtements sont sourcés pour être le moins polluant possible (nous ne sommes pas encore parfait mais travaillons chaque jour à améliorer nos ratios). L’idée est que les vêtements proposés soient portés, reportés puis transmis. Puis portés, reportés jusqu’à ce que la seule solution soit de les recycler. Cette saison, nous testons par exemple un maillot de bain enfant en Econyl. C’est du nylon régénéré recyclable à l’infini et biodégradable.
De nombreuses initiatives de surcyclage ou « upcycling » existent (ce sera développé dans un autre article). Vous les connaissez sans doute sous forme de bananes ou de chouchous issus de chutes de tissus. Le Slip Français proposait une veste upcyclée lors de sa collection printemps/ été 2022.
De plus en plus de marques vous proposent un service de réparation de vos vêtements. Les couturiers indépendants sont légion à pouvoir réparer un accroc, un zip cassé ou tout autre défaut bien souvent réparable.
Enfin, le fait de consommer local (à l’échelle du vêtement, le local pour certains va jusqu’à une production européenne, pour d’autres, Made in France uniquement) a forcément une incidence. Dans la mode il en va come dans l’alimentaire : plus le lieu de fabrication est proche de votre domicile, plus vous réduisez son bilan carbone. Sans comptez que vous contribuez activement à faire vivre des entreprises locales.
En conclusion, à l’heure d’Internet, les appels à acheter via Internet sont nombreux. Dans certains cas, c’est même le seul moyen de trouver l’article dont on a besoin. Nous faisons tous d enotre mieux ; se questionner sur ses habitudes de consommation est déjà un grand pas.
La mode serait en réalité la sixième industrie la plus polluante au monde (fashionnetwork.com)
Pourquoi faut-il tant d’eau pour fabriquer un vêtement ? (decathlon.fr)
Le Ghana, poubelle de la « fast fashion » mondiale (lemonde.fr)